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E-Press du 19 février 2022

E-Press du 19 février 2022

Au sommaire :  

1-Ukraine : Dublin contre le dualisme occidental

Par Gavin O'Reilly : Manifestations en Irlande : Varadkar suit-il les traces de Trudeau ?

Cela fera bientôt un an que la Russie a lancé son opération militaire spéciale en Ukraine et depuis lors, l'un des éléments clés de la réponse collective de l'Occident a été, outre les sanctions et l'expulsion de diplomates russes, l'accueil de réfugiés ukrainiens fuyant le conflit, ce sont des millions d'Ukrainiens qui ont fini par être hébergés à travers l'Europe depuis février 2022, et parmi eux 70 000 ont trouvé refuge dans l'État irlandais qui compte 26 comtés.

Écrit par Gavin O'Reilly

Depuis que la Russie a lancé son opération militaire spéciale en Ukraine il y a près d'un an, l'un des éléments clés de la réponse collective de l'Occident, outre les sanctions et l'expulsion de diplomates russes, a été l'hébergement de réfugiés fuyant le conflit, des millions d'Ukrainiens étant hébergés à travers l'Europe depuis février dernier, dont plus de 70 000 dans l'État irlandais avec ses 26 comtés. Cependant, la première question qui vient à l'esprit concernant cette approche est que si elle est faite par une inquiétude sincère pour ceux qui fuient le conflit en Ukraine, pourquoi n'a-t-elle pas été mise en œuvre en 2014 lorsque cette guerre a commencé ?

En avril de la même année, après cinq mois de violence incitée par l'Occident en réponse à la décision du président de l'époque, Viktor Ianoukovitch, de suspendre un accord commercial avec l'UE afin de resserrer les liens avec la Russie, la région ethnique russe voisine du Donbass à l'est rompait avec le pays [l'Ukraine] pour former les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, leurs habitants n'ayant d'autre choix que d'éviter d'être confrontés au génocide et au nettoyage ethnique aux mains des éléments antirusses et néo-nazis qui composaient le nouveau gouvernement à Kiev.

Une guerre contre les deux républiques s'en est suivie alors, impliquant des paramilitaires néonazis tels que le bataillon Azov et le secteur droit, qui, malgré les efforts pour résoudre le conflit pacifiquement via la solution de fédéralisation offerte par les accords de Minsk, entraînant finalement 14 000 morts en l'espace de 8 années. Malgré ce massacre, aucune campagne grand public n'existait en Irlande à la même période visant à expulser les diplomates ukrainiens ou à accueillir ceux qui fuyaient le conflit dans le Donbass.

De même, aucune campagne similaire n'a existé pour ceux qui fuient d'autres conflits tels que celui du Yémen, classé comme la pire crise humanitaire au monde par les Nations Unies, avec un maigre 70 Yéménites ayant eu accès aux services sociaux dans les 26 comtés au cours de l'année écoulée, contre 72 609 Ukrainiens au cours de la même période après l'intervention de la Russie.

Il faut aussi se demander si Leinster House se souciait vraiment du sort des réfugiés fuyant le conflit, alors pourquoi contribuer aux conflits qui ont créé ces réfugiés en amont en permettant aux avions de guerre américains d'atterrir à l'aéroport de Shannon au cours des 20 dernières années ?

Depuis le début de l'opération russe en Ukraine en février dernier, les discussions sur l'adhésion des 26 comtés à une armée de l'UE se sont également multipliées parmi les voix de l'establishment, l'objectif déclaré d'une telle alliance étant d'"agir en complémentarité" avec l'OTAN, la coalition ayant été un contributeur clé à la crise des réfugiés au cours des deux dernières décennies en dévastant l'Afghanistan, l'Irak, la Libye et la Syrie.

Une fois ces faits établis, on peut conclure en toute sécurité que la "préoccupation" de Leinster House pour les réfugiés n'a pas grand-chose à voir avec l'aide à ceux qui fuient la guerre, et tout comme le soutien de l'Occident au sens large aux "combattants de la liberté" ukrainiens servant de couverture pour utiliser l'Ukraine comme mandataire.

Pour enfermer la Russie dans un bourbier militaire de style afghan, la coalition Fine Gael-Fianna Fáil utilise une couverture médiatique émotionnelle du conflit ukrainien comme moyen de gonfler le marché du travail et de maintenir la stagnation des salaires au nom de la classe patronale.

En effet, des protestations liées aux effets d'un tel déménagement surgiraient fin novembre, lorsque plus de 300 migrants ont été soudainement transférés dans un immeuble de bureaux désaffecté à East Wall, un quartier ouvrier du centre-ville de Dublin. Les résidents commenceraient ce qui allait devenir des manifestations hebdomadaires sur le déménagement, citant le manque de consultation préalable avec les responsables de la communauté, l'adéquation de l'immeuble de bureaux à l'hébergement et le manque de transparence quant à savoir si ceux qui avaient été déplacés dans l'immeuble de bureaux avait été vérifié.

Bien que ces manifestations reçoivent le soutien des résidents de l'immeuble de bureaux eux-mêmes, les grands médias irlandais les décrieraient, au pas de course, comme étant des "manifestations anti-réfugiés" et "organisées par l'extrême droite", une étiquette qui serait également appliquée à des manifestations similaires qui ont émergé autour de Dublin et d'autres endroits en réponse à d'autres endroits extrêmement inadaptés choisis par

Ce rejet des préoccupations des gens ordinaires de la classe ouvrière comme « d'extrême droite » présente une similitude frappante avec les descriptions des médias grand public du Freedom Convoy de l'année dernière au Canada, alors qu'en réponse à un mandat du gouvernement exigeant que tous les camionneurs qui rentrent des États-Unis soient vaccinés, une manifestation nationale commencerait dans le deuxième plus grand pays du monde.

Source : South front

2-Macron et Borne : leurs cotes de popularité en chute libre

Le chef de l'Etat voit sa côte de popularité de nouveau baisser, à 32%, soit son plus faible niveau depuis trois ans. Celle d'Elisabeth Borne atteint elle son plus bas niveau depuis son entrée à Matignon en mai 2022 (29%).

La cote de popularité d'Emmanuel Macron s'est encore un peu plus affaissée (-2%) en février pour atteindre son plus bas niveau depuis trois ans, avec 32% de Français satisfaits de son action, selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche.

Pourtant posté soigneusement à distance des débats sur une réforme des retraites qu'il a initiée, le chef de l'Etat semble être tenu en partie pour responsable par les Français du climat politique et social hostile à son gouvernement et à sa majorité.

Il a ainsi reculé de six points au total depuis la rentrée de septembre et la mise en orbite de son projet sur les retraites, retrouvant ainsi son étiage pré-crise du Covid. Selon ce baromètre mensuel, Emmanuel Macron régresse notamment auprès des sympathisants LR (-12 points) et même auprès de ses propres électeurs de premier tour (-4 points).

Sa Première ministre n'est pas mieux lotie : Elisabeth Borne voit sa popularité baisser de 3 points, à 29% d'opinions favorables, son plus bas niveau depuis son entrée en fonctions à Matignon en mai dernier. Enquête menée du 9 au 16 février 2023, auprès d'un échantillon de 1 952 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, avec une marge d'erreur comprise entre 1 et 2,3 points.

Source : RT France

3-Ukraine : Munich contre les livreurs d’arme

Des centaines de personnes ont manifesté à l’occasion de la deuxième journée de la Conférence sur la sécurité à Munich. Elles demandaient des négociations entre la Russie et l'Ukraine au lieu de livraisons d'armes des pays de l'OTAN à Kiev.

Alors que se tient à Munich une conférence consacrée aux questions de sécurité et de défense internationale et largement dominée par le soutien des alliés occidentaux à Kiev face à la Russie, quelques centaines de manifestants ont battu le pavé dans la ville allemande, ce 18 février, pour demander «la paix».

Ces protestataires prônaient des négociations entre Kiev et Moscou pour mettre fin au conflit en cours en Ukraine et s'opposaient aux livraisons d'armements des pays occidentaux aux autorités ukrainiennes.

Source : RT France

4-Paris, Lyon et Marseille contre la future loi immigration

Dans les trois plus grandes villes de France, quelques centaines de manifestants se sont mobilisés pour s'opposer au projet de loi de Gérald Darmanin sur l'immigration. Ils ont aussi demandé la régularisation des sans-papiers.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce 18 février à Paris, Lyon et Marseille contre le projet de loi sur l'immigration et contre les centres de rétention administrative (CRA), dénonçant une «immigration jetable» et réclamant la régularisation des sans-papiers, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Paris, les manifestants – 1 200 selon les organisateurs, 500 selon la préfecture de police – s'étaient donné rendez-vous devant le musée de l'Immigration, dans le XIIe arrondissement, pour se rendre vers le centre de rétention de Vincennes, à l'appel d'un collectif «contre l'immigration jetable» regroupant notamment « Solidaires », « Droits devant », la Ligue des droits de l'homme, le « PCF » ou encore « le Nouveau parti anticapitaliste ».

«Non à la loi Darmanin, contre la répression et l’enfermement et les expulsions, pour une politique migratoire d’accueil», proclamait la banderole de tête.

Le projet de loi défendu par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin prévoit plusieurs mesures pour faciliter les expulsions – surtout des étrangers délinquants –, une réforme du droit d'asile et un volet intégration, notamment la régularisation des travailleurs sans papiers dans les secteurs où les employeurs peinent à embaucher, comme la restauration.

Le «tri des immigrés» dénoncé «Régulariser uniquement dans les secteurs dits en tension, c'est très problématique : cela veut dire régulariser là où personne ne veut aller car les conditions sont des conditions indignes», a estimé Cybèle David, membre du collectif et de « Solidaires », interrogée par l'AFP, pour qui «c'est un tri des immigrés et un chantage à l'acceptation d'un travail».

Un tri des immigrés et un chantage à l'acceptation d'un travail Pour Odile Ghermani, de l'Observatoire citoyen du centre de rétention de Vincennes, le projet de loi va alimenter «un cycle mortifère et catastrophique, avec toujours plus de gens qui se retrouvent dans les marges et l'illégalité» du fait notamment des nouvelles restrictions au droit d'asile. 

A Lyon, plus d'une centaine de participants, parmi lesquels une poignée de Gilets jaunes, ont défilé en direction de la préfecture, sous des drapeaux de La France insoumise (LFI) ou encore de l'Unef, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Accueillir plutôt que réprimer », proclamait une pancarte, tandis que les manifestants scandaient : «Qu'est-ce qu'on veut ? Des papiers ! Pour qui ? Pour tous !» Enfin, à Marseille, ils étaient entre 150 et 200 et se sont arrêtés longuement devant le CRA, situé dans le 14e arrondissement (nord) de la ville, en scandant «des papiers pour tous ou pas de papiers du tout» ou «pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons les centres de rétention».

Source : RT France

5-Raïssi à Pékin : les plans stratégiques Iran-Chine tournent à plein régime

Par Pepe Escobar

La visite officielle de Raïssi à Pékin, la première d’un président iranien depuis 20 ans, représente le « pivot vers l’Est » de Téhéran et la reconnaissance par la Chine de la place centrale de l’Iran dans ses projets de « Ceinture et Route ».

La visite du président iranien Ebrahim Raïssi à Pékin et sa rencontre en tête-à-tête avec son homologue Xi Jinping est une affaire révolutionnaire à plus d’un titre.

Raïssi, premier président iranien à se rendre officiellement en Chine depuis 20 ans, était à la tête d’une délégation politique et économique de très haut niveau, comprenant le nouveau gouverneur de la Banque centrale et les ministres de l’Économie, du Pétrole, des Affaires étrangères et du Commerce.

Le fait que Raïssi et Xi aient supervisé conjointement la signature de 20 accords de coopération bilatérale allant de l’agriculture, du commerce, du tourisme et de la protection de l’environnement à la santé, aux secours en cas de catastrophe, à la culture et aux sports, n’est même pas le principal élément à retenir.

La cérémonie de scellement du partenariat stratégique global entre l’Iran et la Chine, qui s’est déroulée cette semaine, marque une évolution majeure dans le domaine de la multipolarité : deux souverains – également liés par des partenariats stratégiques avec la Russie – transmettent à leurs publics nationaux, ainsi qu’au Sud mondial, leur vision d’un XXIe siècle plus équitable, plus juste et plus durable, qui ignore totalement les diktats occidentaux.

Pékin et Téhéran ont établi leur premier partenariat stratégique global lors de la visite de Xi en Iran en 2016 – un an seulement après la signature du plan d’action global conjoint (PGAC).

En 2021, Pékin et Téhéran ont signé un accord de coopération de 25 ans qui a traduit le partenariat global en développements économiques et culturels concrets dans plusieurs domaines, notamment l’énergie, le commerce et les infrastructures. À ce moment-là, non seulement l’Iran (depuis des décennies) mais aussi la Chine étaient la cible des sanctions unilatérales des États-Unis.

Iran : il faut tout moderniser

Pékin et Téhéran coopèrent déjà activement à la construction de certaines lignes du métro de Téhéran, de la ligne ferroviaire à grande vitesse Téhéran-Isfahan et, bien sûr, de projets énergétiques communs. Le géant chinois de la technologie Huawei est prêt à aider Téhéran à mettre en place un cadre pour un réseau de télécommunications 5G.

Comme on pouvait s’y attendre, Raïssi et Xi ont insisté sur le renforcement de la coordination conjointe au sein des Nations unies et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), dont l’Iran est le membre le plus récent, ainsi que sur un nouvel élan de l’Initiative Ceinture et Route (BRI en anglais).

Bien qu’il n’en ait pas été fait mention explicitement, la dé-dollarisation du commerce est sous-jacente à toutes ces initiatives, dans le cadre de l’OCS mais aussi du groupe multipolaire des BRICS. L’Iran devrait devenir l’un des nouveaux membres des BRICS+, un pas de géant qui sera décidé lors de leur prochain sommet en Afrique du Sud en août prochain.

Selon certaines estimations de Téhéran, les échanges commerciaux annuels entre l’Iran et la Chine pourraient atteindre plus de 70 milliards de dollars à moyen terme, ce qui représenterait le triple des chiffres actuels.

Lorsqu’il s’agit de construire des infrastructures, l’Iran est un partenaire clé de la « BRI ». La géostratégie est bien sûr difficile à égaler : un littoral de 2250 km englobant le golfe Persique, le détroit d’Ormuz, la mer d’Oman et la mer Caspienne – et d’énormes frontières terrestres avec l’Irak, la Turquie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Afghanistan et le Pakistan. Tous les groupes de réflexion chinois voient à quel point l’Iran est irremplaçable, non seulement en termes de corridors terrestres de la « BRI », mais aussi de la Route de la soie maritime.

Le port de Chabahar pourrait être une affaire irano-indienne de premier ordre, dans le cadre du corridor international de transport Nord-Sud – et donc directement lié à la vision indienne d’une route de la soie s’étendant jusqu’en Asie centrale.

Mais les promoteurs portuaires chinois ont d’autres idées, axées sur des ports alternatifs le long du golfe Persique et dans la mer Caspienne. Cela permettra de renforcer les liaisons maritimes avec l’Asie centrale (Turkménistan et Kazakhstan), la Russie et le Caucase (Azerbaïdjan).

Et cela prend tout son sens si l’on combine le développement des terminaux portuaires avec la modernisation des chemins de fer iraniens – jusqu’au train à grande vitesse.

Une évolution encore plus révolutionnaire serait que la Chine coordonne la connexion « Ceinture et Route » d’un corridor iranien avec le Corridor économique Chine-Pakistan (« CPEC ») de 3200 km déjà en cours, de Kashgar dans le Xinjiang au port de Gwadar dans l’océan Indien.

Cela semblait parfaitement plausible lorsque le Premier ministre pakistanais Imran Khan était encore au pouvoir, avant d’être évincé par un coup d’État judiciaire. La clé de toute cette entreprise est la construction d’infrastructures qui font cruellement défaut au Baloutchistan, des deux côtés de la frontière. Du côté pakistanais, cela permettrait d’écraser les « insurgés » de l’Armée de libération du Baloutchistan, alimentés par la CIA, de résorber le chômage et de confier le développement économique au commerce.

L’Afghanistan entre bien sûr dans l’équation – sous la forme d’un corridor Chine-Afghanistan-Iran lié au CPEC. Depuis septembre 2021, Pékin explique aux Taliban, en détail, comment ils peuvent profiter d’un corridor d’infrastructure – avec chemin de fer, autoroute et pipeline – partant du Xinjiang, traversant le corridor de Wakhan dans l’est de l’Afghanistan, passant par l’Hindu Kush, jusqu’à l’Iran.

L’Iran est parfaitement positionné pour bénéficier d’un essor du transport ferroviaire à grande vitesse sous l’impulsion de la Chine, qui le reliera à la majeure partie de l’Asie centrale (Kazakhstan, Turkménistan, Tadjikistan, Kirghizstan).

Cela signifie, en pratique, une connectivité cool avec un important pôle logistique : la zone économique spéciale (ZES) de Khorgos, à seulement 330 km d’Almaty, à la frontière entre le Kazakhstan et la Chine, et à quatre heures d’Urumqi, la capitale du Xinjiang.

Si la Chine y parvient, il s’agirait d’une sorte de Graal de la BRI, reliant la Chine et l’Iran via le Kazakhstan, le Turkménistan, l’Afghanistan et le Pakistan. Rien de moins que plusieurs corridors en un.

Tout cela est sur le point de se produire alors que la révolution islamique en Iran célèbre sa 44ème année.

Ce qui se passe déjà maintenant, géopolitiquement, et pleinement reconnu par la Chine, pourrait être défini comme le rejet total d’une absurdité : l’Occident collectif traitant l’Iran comme un paria ou, au mieux, comme une néo-colonie soumise.

Les divers courants de la Résistance inscrits dans la Révolution islamique s’étant finalement consolidés, il semble que l’histoire propulse enfin l’Iran comme l’un des pôles clés du processus le plus complexe à l’œuvre au XXIe siècle : l’intégration de l’Eurasie.

Ainsi, 44 ans après la Révolution islamique, l’Iran bénéficie de partenariats stratégiques avec les trois principaux BRICS : la Chine, la Russie et l’Inde.

Susceptible de devenir l’un des premiers nouveaux membres des BRICS+, l’Iran est le premier État d’Asie occidentale à devenir membre à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et il est en train de conclure un accord de libre-échange (ALE) avec l’Union économique eurasiatique (UEE).

L’Iran est un partenaire stratégique majeur de la BRI, dirigée par la Chine, et de l’INSTC, aux côtés de la Russie et de l’Inde.

Alors que le JCPOA est pratiquement mort et que toutes les « promesses » occidentales tombent à l’eau, Téhéran consolide son pivot vers l’Est à une vitesse fulgurante.

Ce que Raïssi et Xi ont scellé à Pékin annonce la prééminence de la Chine dans toute l’Asie occidentale, ce qui est perçu par Pékin comme une conséquence naturelle de la reconnaissance et du respect de la centralité régionale de l’Iran.

La stratégie iranienne de « regard vers l’Est » ne pourrait être plus compatible avec la BRI, car une série de projets de la BRI accélérera le développement économique de l’Iran et consolidera son rôle incontournable en matière de corridors commerciaux et de fourniture d’énergie.

Au cours des années 1980, Téhéran était gouverné par une stratégie « Ni Est ni Ouest », fidèle aux principes de la Révolution islamique. Cette stratégie a maintenant évolué, de manière pragmatique, vers un « regard vers l’Est ». Téhéran a bien essayé de « regarder vers l’Ouest » en toute bonne foi, mais ce que le gouvernement des États-Unis a fait avec le PGAC – de son assassinat à la « pression maximale » en passant par sa réanimation avortée – est une sacrée leçon d’histoire.

Ce que Raïssi et Xi viennent de démontrer à Pékin est la voie souveraine à suivre. Les trois leaders de l’intégration de l’Eurasie – la Chine, la Russie et l’Iran – sont sur la bonne voie pour consolider le noyau de la multipolarité.

Pepe Escobar

Source : The Cradle

Traduction Réseau International

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SOURCE: FRENCH PRESS TV